La Dame à la licorne nous offre un enseignement de Sagesse. Telle une alchimiste, elle puise à de multiples sources afin de tracer sa propre voie.

L’enseignement de la Dame

L’enseignement de la Dame à la licorne s’inscrit dans une lignée. Depuis l’Antiquité, de très nombreux sages ont cherché des voies pour en revenir à Dieu. Certains en ont témoigné par les lettres, d’autres par l’image, dans un langage sacré ou profane. A l’aube de la Renaissance, dans un monde chrétien régis par l’Eglise qui redécouvre avec les néoplatoniciens les philosophes de l’Antiquité, la Dame se trouve à la croisée. Elle puise à de multiples sources afin de tracer, telle une alchimiste, sa propre voie. Cette voie, comme les grandes mystiques médiévales, la chevalerie courtoise ou le néoplatonisme de Marsile Ficin, passe par le cœur, l’amour en étant la clef. Mais, comme pour les alchimistes hermétiques et les gnostiques chrétiens, c’est par une pratique raisonnée que son initiation l’amène lentement à réconcilier ses contraires et se libérer.

Sources d’inspiration

La Dame, comme bien d’autres avant et après elle, nous conte l’histoire de noces sacrées ; symboliquement celles de l’âme avec l’Esprit. Dans les tentures, on retrouve trace des sources multiples dont elle se nourrie afin de nous témoigner de son expérience du retour à l’unité. En voici quelques unes :

Sources chrétiennes

  • Le Cantique des cantiques dans l’Ancien Testament de la version grecque de la Bible
  • La théologie mystique de Denis l’Aéropagite (Pseudo-Denys)
  • Des textes de grandes mystiques médiévales : les poèmes de la béguine Hadewijch d’Anvers ; Le miroir des âmes simples et anéanties de la béguine Marguerite Porette
  • L’Evangile de Jean (l’évangile des cathares au Moyen Age)
  • Des textes gnostiques chrétiens : l’Evangile de Marie Madeleine, les Lettres de Paul, l’Evangile de Thomas, la Pistis Sophia de Valentin

Sources alchimiques et hermétiques en Occident

  • Le Corpus Hermeticum d’Hermès Trismégiste (le texte fondateur de l’alchimie hermétique) traduit par le néoplatonicien Marsile Ficin sous le titre Pimandre
  • Les hymnes d’Orphée
  • Vie de Pythagore par Jamblique traduit par Marsile Ficin ; Les vers d’or de Pythagore
  • Les dialogues de Platon traduits par Marsile Ficin
  • La théologie platonicienne et Commentaire sur le Banquet, de l’Amour de Marsile Ficin
  • La consolation philosophique de Boèce

Sources profanes

  • Le roman courtois : Cligès dans le cycle Arthurien de Chrétien de Troyes ; Le roman de la rose de Jean de Meung et Guillaume de Lorris…
  • La poésie lyrique courtoise des troubadours : Guiraud de Bornheil, Raimbaud d’Orange, Jaufré Rudel, Bernard de Ventadour, …
  • Vita nuova et La Divine Comédie  de Dante Alighieri